« Pour qui ne veut prêter ses oreilles au monde, je crois que la musique est un cadeau tombé du ciel. »
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Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Lídia Jorge

Lídia JORGE

Misericordia
Métailié

1 | 413 pages | 20-11-2023 | 22.5€

La mère de Lídia Jorge a décidé de rejoindre l’hôtel paradis, une maison de retraite. Pendant un an, elle enregistrera son journal et sa fille le reprend aujourd’hui. La vieille dame est handicapée, se déplace en fauteuil, ne peut écrire mais quel caractère (« Je ne devrais pas être comme je suis, toujours à attendre le beau, le grandiose, le puissant… Mais j’ai ce tempérament, je veux trop, je donne trop d’ordres, j’aime trop quelque chose hors de ma portée et, quand je ne l’atteins pas je cherche désespérément à transformer ce qui existe de façon à rapprocher l’objet défectueux de la réalité inatteignable. ») et quelle soif de vie ! Le récit oscille en effet entre colère et calme, joie et tristesse, pleurs et rires avec quelques éclats d’humour grinçant ou pas. Il relate la vie d’une maison de retraite, les relations entre les résidents, on y croise les soignants, la direction et évidemment sa fille avec qui elle n’est pas tendre. La vieille dame observe, analyse, les qualités, les défauts, les travers, les difficultés des employées souvent étrangères. Evidemment elle a des préférences… Mais il s’agit aussi d’une chronique de la vieillesse, d’une vie où la notion d’intimité a disparu, où son voisin de chambre d’un jour à l’autre peut disparaître pour être remplacé dans l’heure qui suit par un nouveau résident : « Entrer en vie, sortir mort ou rester assis à la même place, c’était presque pareil. » Mais cette femme est une résistante (« …l’espoir est immortel… »), résistante pour vivre jusqu’au bout, trouver et profiter de moments sympathiques même fugaces, petits instants de bonheur, penser à sa maison, aux fleurs, aux jardins, aux chants des merles … trouver du réconfort et de la beauté en regardant le ciel et les nuages… Un portrait détonant et attendrissant !

« La vie est un arc, elle a son commencement et sa fin, elle débute dans un berceau, effectue son vol ascendant, et à partir d’un certain moment la courbe descend jusqu’à ce qu’on se rende à la terre, de nouveau à l’intérieur d’une caisse en bois qui ne diffère en rien d’un berceau. »

Ecouter la lecture de la première page de "Misericordia"

Fiche #3112
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisabeth Monteiro Rodrigues